Le Petit Livre des grands dangers du nucléaire (ebook gratuit)

 

 

Synthèse de plus de 150 documents, ce petit livre vous aidera à porter un regard critique sur l'industrie nucléaire.

Pays qui compte le plus de réacteurs nucléaires par million d'habitants, la France a évité de justesse trois catastrophes nucléaires (en 1969, en 1980 et en 1999). Les trois autres pays les plus nucléarisés au monde n'ont pas eu cette chance et ont dû faire face à des accidents dévastateurs (l'URSS avec Kychtym et Tchernobyl, les USA avec Three Mile Island et le Japon avec Fukushima). Le bilan de ces désastres est minimisé par les autorités officielles. Ainsi, l'accord du 28 mai 1959 empêche l'OMS d'informer les populations sur les effets sanitaires de la radioactivité sans l'aval de l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA), dont le but est de promouvoir l'énergie nucléaire. L'OMS est donc contrainte d'oublier les études qui feraient une trop mauvaise publicité au lobby de l'atome, et notamment cette étude publiée par l'Académie des sciences de New York (NYAS) estimant que Tchernobyl a fait plus de 985 000 morts. Selon la NYAS, dans la région de Louguina en Ukraine, la mortalité néonatale a été multipliée par 6 entre 1985 et 1995, et l'espérance de vie est passée de 75 ans en 1984 à 65 ans en 1996.

Les nuages radioactifs de Tchernobyl et de Fukushima ont créé d'importants dépôts de césium à travers le monde. Le territoire français a été particulièrement touché par le nuage de Tchernobyl. Les sols de certains massifs montagneux (Jura, Mercantour, Vercors, Corse) resteront très radioactifs durant plusieurs décennies et continueront ainsi à contaminer la chaîne alimentaire. En Norvège et en Allemagne, la viande de certains animaux est si radioactive qu'elle est parfois jugée impropre à la consommation. Des champignons sont tellement contaminés qu'ils devraient être considérés comme des déchets radioactifs.

À la Hague et à Bure, les autorités imposent aux populations locales des poubelles radioactives dont personne ne veut ; poubelles qui sont des menaces pour les nappes phréatiques, l'environnement et la santé humaine. En Allemagne et aux USA, l'enfouissement des déchets nucléaires a montré d'inquiétantes limites (contamination des nappes phréatiques et incendie). Aucune solution pérenne n'existe pour gérer des déchets qui resteront très longtemps cancérigènes. Avant même son ouverture, le site d'enfouissement de Bure est déjà fissuré ! Si l'espèce humaine perdure, ce sont des milliers de générations qui auront à gérer et à surveiller les déchets radioactifs produits par deux ou trois générations. Bel héritage ! Imaginez que chaque génération ait fait de même depuis l'apparition de nos premiers ancêtres : notre planète serait-elle encore habitable ?

De nombreuses "pollutions nucléaires" sont méconnues. Les installations françaises rejettent d'importantes quantités de tritium dans l'air, dans les fleuves et les mers, créant des contaminations diffuses chroniques de la chaîne alimentaire. D'anciennes mines d'uranium inquiètent les habitants du Limousin, où des lacs et des rivières présentent des taux de radioactivité très élevés. Conscient du problème, l'État français achète désormais son uranium à l'étranger, où l'exploitation des mines crée une forte pollution radioactive menaçant l'environnement et la santé des populations.

Dans un monde de plus en plus instable, les centrales et les sites de stockage nucléaires pourraient devenir des cibles militaires ou terroristes. La plus grande centrale européenne a d'ailleurs été bombardée en 2022. Les sites nucléaires français sont mal protégés : des militants réussissent à s'y introduire et des drones parviennent à les survoler. Mais les menaces extérieures viennent également du réchauffement climatique (qui accroît sécheresses, incendies et inondations). En 1999, une inondation a failli provoquer la fusion du cœur de plusieurs réacteurs nucléaires en Gironde. En 2020, un gigantesque incendie a frôlé le sarcophage de Tchernobyl. Sur le long terme, assurer la sécurité de centaines de sites nucléaires à travers le monde semble illusoire. Un jour ou l'autre, l'humanité devra faire face à de nouvelles catastrophes atomiques.

Selon les extrapolations statistiques de Bernard Laponche (physicien nucléaire), il est très probable que l'Europe connaisse un accident majeur dans les prochaines décennies, d'autant que la filière nucléaire française se porte très mal. La vétusté de nos centrales devient difficile à cacher. Corrosions et fuites se multiplient. L'EPR devait donner un nouvel élan à l'industrie atomique, mais l'EPR de Flamanville coûtera au moins 5 fois plus cher que prévu et sera livré avec plus de 10 ans de retard. Comme ses cousins finlandais et chinois, l'EPR de Flamanville présente de graves problèmes de sûreté, si bien que, pour limiter le risque d'accident, Flamanville pourrait être bridé à 60 % de sa puissance maximale et être moins performant que les centrales construites il y a 50 ans. En ordonnant la construction de nouveaux EPR, l'État français cherche sans doute à sauver les finances d'une industrie en péril, mais à quel prix ? Ne pourrait-on pas léguer autre chose aux générations futures qu'une planète carbonisée ou irradiée ?

102 pages. Gratuit.

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